L'Étranger de Camus et « Le Mur » de Sartre ont de nombreux points de ressemblance. L'un comme l'autre sont l'histoire d'un condamné à mort, et les deux héros confrontés à la mort reconnaissent la vanité de la vie. Néanmoins, ils désirent affronter la mort dans un état de lucidité. D'autre part, les deux récits prennent la forme d'une narration à la première personne et leur explicit renvoie inévitablement le lecteur au début de l'histoire. En d'autres termes, ces deux récits, adoptant une structure en boucle, nous invitent à une relecture. Finalement, ils représentent une philosophie mise en images de leur auteur : l'absurde et l'existentialisme. Ainsi, L'Étranger et « Le Mur » présentent une affinité comme chez deux jumeaux.
Cependant, la volonté d'écrire l'histoire d'un condamné à mort avait existé chez Camus avant la lecture de « Le Mur ». Quant à la structure en boucle, la lecture de Proust chez Camus précède celle de « Le Mur ». Relativement à l'idée d'une philosophie mise en images dans un roman également, Camus en avait eu la conception avant la rencontre avec « Le Mur ». C'est pourquoi, malgré de nombreux points de ressemblance, on ne pourrait en déduire l'influence directe de « Le Mur » sur L'Étranger.