Si dans Le Deuxième Sexe, dont la théorie est considérée comme universaliste, Simone de Beauvoir prétend que la nature féminine est une construction sociale et culturelle au service du patriarcat, les féministes différencialistes des années 70-80, comme Hélène Cixous, Julia Kristeva et Luce Irigaray, se réclament, elles, de l'existence des qualités spécifiques des femmes. Ainsi, à travers l'évolution des courants féministes français, l'écriture féminine se révèle dans sa vraie nature. Dans les œuvres romanesques de Sirnone de Beauvoir, l'écriture féminine, dans sa pratique, est dévolue à quelques personnages secondaires. Cette écriture représente pourtant l'exemple d'une « affaire de femmes » au sens misogyne du terme, c'est-à-dire, un projet sans consistance. C'est notamment le cas dans Les Mandarins pour l'autobiographie de Joséphine Mièvre qui constitue une cdcature de l'écriture féminine, vouée au rejet de par la censure masculine. D'autre part, Le Rire de la Méduse d'Hélène Cixous manifeste la nécessité des mutations culturelles et linguistiques lors de l'entrée des femmes dans la société. Le texte féminin n'est en somme qu'une pratique subversive du langage qui incarne, en effet, la valeur patriarcale. Ainsi, l'écriture féminine, moyen de la reprise du corps féminin, s'articule comme un repoussoir de la censure masculine. Or en réalité, chez Simone de Beauvoir, l'écriture présumée « masculine » peut se classer, de même que l'écriture féminine, comme issue de « la mauvaise foi », concept que Sartre a développé dans L'Erre et le Néant. Et, l'écriture engagée, c'est-à-dire « la présence totale de l'écrivain à l'écriture », suppose l'affranchissement de l'androgynie qui existe en tout être. Par conséquent, si l'univers des œuvres de Beauvoir se montre très féminin, cette féminité n'est pas le but en soi, mais le résultat de l'engagement. Parallèlement à l'étude de sa valeur sociale et expérimentale en tant que manifeste, il no