Pour le titre du septième chapitre de ce livre, Barthes a choisi les deux mots sans article : « Écriture et révolution ». Et à la suite, pour le huitième, il en a combiné un mot-clé, le récurrent « écriture » avec un autre mot focalisé, « silence ». À propos de ces deux juxtapositions, on a la même impression de banalité. Cependant on pourrait se demander pourquoi Barthes n’a pas repris le style sans article, « Écriture et silence », mais a opté pour le style avec article, « L’écriture et le silence ». Le style qui ne se répète pas, nous semble-t-il, est paradoxal, puisque la répétition est à la base du « style ». L’indécision de Barthes nous montre un de ses aspects, sa facette pensive.
Il en est ainsi de ses présentations doublées avec deux termes différents, comme « l'existence d'un troisième terme, terme neutre ou terme-zéro » et autres. Barthes se sert souvent du conjonctif « ou », non pour la séléction des objets, mais pour celle des termes possibles qui se référencient à l'unique image-objet. Les traducteurs japonais les ont traités à tort comme des objets juxtaposés.
D’autre part, des syntaxes anormales, avec échange du rôle qualitatif pour un nom et un adjectif, sont fréquentes chez notre auteur : quand il écrit « l'instrument formel », on pourrait comparer cette syntaxe avec une autre, absente mais potentielle, « la forme instrumentale ». Mais peut-être, n'importe guère la différence entre la syntaxe que Barthes a choisie et celle habituellement sous-jacente. Les deux formations réversibles nous font sentir l'image-objet qu’aucune des deux ne peut pas représenter exactement. C'est la meilleure, voire unique façon d’appréhender l'objet réel qui n'existe pas dans les signes.
Ce chapitre montre la combinaison de « l'écriture » et du « degré zéro » comme « l'écriture au degré zéro », une seule fois, excepté l’introduction écrite sûrement après tous les arguments substantiels. Cette syntaxe devrait être comparée au titre de ce livre, « Le degré zéro de l'écriture ». De même, ces deux syntaxes laissent en suspens une interrogation logique : laquelle est plus désirée et essentielle ? Les lecteurs japonais se sentent d'autant plus confus que l'arrangement syntaxique japonais est à l’opposé du français.