Ce printemps 2015, j’ai appris incidemment que Raymond JEAN était décédé le 3 avril 2012 dans le Vaucluse, à Gargas, à l’âge de 86 ans.
Grand universitaire, il a d’abord été assistant à l’Université de Rennes, puis à celle de Philadelphie , en Pennsylvanie. Il a aussi passsé deux annnés respectivement au Viêt-Nam et au Maroc avant de devenir professeur de littérature française moderne et contemporaine à l’Université d’Aix-Marseille. Écrivain fécond, Raymond JEAN est également considéré comme un spécialiste des études poétiques ; il a publié des essais notamment sur Nerval, Lautréamont, Apollinaire, Éluard et René Char.
Bien que toujours proche du parti communiste, il était avant tout “compagnon de
doute”, comme il le disait dans son livre intitulé La Terre est bleue.
De nombreux pays, dont le Japon en 1983, l’avait invité en tant que missionnaire culturel et je l’avais accueilli même à Hiroshima à l’occasion de sa conférence sur le nouveau roman, qui était en vogue à cette époque.
En ce qui concerne le romancier Raymond JEAN, il y aurait beaucoup à dire. Auteur de plus d’une dizaine de romans, Les Ruines de New York, Le Village, La conférence, La fontaine obscure et L’or et la soie, entre autres. Son œuvre littéraire, marquée de la technique romanesque du nouveau roman, pourrait se classer en deux catégories: engagée ou dégagée.
Un fantasme de Bella B. et autres récits, couronné par le prix Goncourt de la nouvelle, marque le début de sa création d’ouvrages fantastiques,teintés d’érotisme mais avant tout ludiques selon lui. Il en a été ainsi jusqu’à la fin de sa vie comme en témoigne son dernier ouvrage : Légère et court vêtue ou Lubies en Luberon.
Au regard de son histoire personelle et de sa création romanesque, qu’il soit permis, à un fidèle lecteur de son œuvre, de rendre très tardivement, d’un pays de l’Extrême-Orient, un sincère hommage à ce regretté professeur et écrivain qui aimait profondément la Provence, son pays natal.