欧米文化研究 Issue 28
published_at 2021-12-27

パリ入市式とピエール・グランゴール

La cérémonie royale d’entrée à Paris et Pierre Gringore
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Abstract
Depuis la fin du XIVe siècle jusqu’au début du XVIe siècle où Pierre Gringore a monté ses tableaux vivants avec un charpentier Jehan Marchand, on connaît les sept cérémonies royales d’entrée à Paris par les documents qui nous transmettent le détail de leurs tableaux vivants : Isabeau de Bavière en 1389, Henri VI et Catherine de France en 1431, Charles VII en 1437, Louis XI en 1461, Charles VIII en 1484, Anne de Bretagne en 1492, et Louis XII en 1498. On peut constater dans cette tradition une évolution sous forme d’un passage du concret à l’abstrait, en d’autres mots, du simple au compliqué avec l’usage d’allégories. En même temps, on y remarque une augmentation des allusions à des événements contemporains destinés à louer le roi et la reine. Par ailleurs, un ou des mystères sont régulièrement montés à la Trinité; on trouve une fleur de lys, blason de France, qui orne surtout la Fontaine de Ponceau; la Porte de Saint-Denis, qui est littéralement l’entrée de la ville de Paris, a été armoriée d’une nef, blason parisien, depuis la cérémonie d’Henri VI et Catherine de France en 1431.
Si on compare avec cette tradition les trois cérémonies royales d’entrée à Paris auxquelles Gringore aurait pris part, la première cérémonie organisée pour Anne de Bretagne en 1504 s’y conforme pour l’essentiel. Quant à la deuxième de Marie d’Angleterre en 1514, elle en conserve certains traits, comme le blason de Paris mis à la Porte de Saint-Denis, ou les mystères de la Trinité, mais on peut y noter quelques ressemblances dans les tableaux vivants entre la Fontaine de Ponceau, la Porte aux Peintres et le Châtelet. La dernière cérémonie, celle de Claude de France en 1517, est très différente. Elle nous paraît plutôt en rupture avec cette tradition et elle est cohérente comme si cette cérémonie était chorégraphiée par une personne unique : «une pomme» comme dispositif à la Porte Saint-Denis et à la Fontaine de Ponceau, les allégories de «Concorde» et «Union» utilisées à la Trinité en même temps qu’à la Porte aux Peintres, l’érudition de l’Ancien Testament et de Rome antique étalée à la Porte aux Peintres, à Saint Innocent et devant le Palais, et la belle conclusion d’une cérémonie devant le Palais. Bien que les comptes et ordinaires de Paris affirment que Gringore a «fait et composé le mystère» avec Jehan Marchand au seul Châtelet, on peut supposer avec vraisemblance que c’est bien Gringore qui a organisé toute la cérémonie de Claude de France en 1517.