On ne dispose pas de plan de Paris avant le XVIe siècle. Selon les recherches de Derens et Dumolin, presque tous les plans de Paris du XVIe siècle qui nous sont parvenus jusqu’à maintenant, ils sont issus d’un plan primitif dressé entre 1520 et 1530 dans un atelier, sans doute parisien. Cet atelier a livré à la fois des plans de grande taille et des réductions gravées. A la première catégorie appartiennent la Grande Gouache conservée par les photographies qui représente respectueusement la ville de Paris du plan primitif et une copie (disparue), celle qui a servi de modèle à la Tapisserie vers 1570. Quant aux réductions, il y en aurait eu deux, disparues aujourd’hui. La première de ces réductions qui dépeint Paris vers 1535, a été copiée par Sébastien Münster dans Cosmographie en 1550 et, plus tard, par Georg Braun dans Civitates Orbis Terrarum en 1572. La seconde réduction représentant la capitale en 1550 a servi de modèle le plan de Bâle et le plan de Saint-Victor parachevé entre 1550 et 1552. Par suite, on peut supposer que la plus ancienne représentation de Paris est celle de la Grande Gouache qui nous est parvenue sous forme de photographies.
Cousin qui a examiné le plan de Bâle juste après sa découverte en 1874 l’a associé à l’ ancien guide de Paris La fleur des antiquitez qui place le nom de l’auteur Gilles Corrozet comme acrostiche dans le cartouche de ce plan. L’édition de 1543 de La fleur des antiquitez contient une liste des rues «avec leurs aboutissants» et dénombre vingt-six rues qui connectent la rue Saint Denis. Ces vingt-six rues figurent toujours, mais sans les aboutissants, dans l’édition de 1550, date de parution du plan de Bâle. Par contre, ce dernier plan n’indique plus que vingt rues sur les vingt-six de la liste de La fleur des antiquitez. Si le plan de Bâle avait été conçu pour être combiné avec ce guide, la liste des rues aurait été modifiée et ajustée à la représentation du plan. On doit donc rester prudent face à l’ hypothèse de Cousin.
Pour la cérémonie royale d’entrée à Paris de Claude de France en 1517, on a examiné ses sept tableaux vivants en les confrontant au plan de Bâle et à la Grande Gouache : Porte Saint Denis, Fontaine de Ponceau, Trinité, Porte aux peintres, Saint Innocent, Grand Chatelet, et Palais. Alors que les bâtiments très importants indiqués par une banderole à leur nom dans la Grande Gouache sont agrandis et décrits plus minutieusement, la restitution des maisons le long de la rue dans le plan de Bâle est plus personnalisée que celle de la Grande Gouache laquelle semble plus uniforme. Si la Gouache conserve généralement une représentation plus ancienne de la ville, le plan de Bâle offre une restitution plus réelle des bâtiments : la fontaine de Ponceau et la salle des Confrères de la Sainte Passion de la Trinité.