En général, le schéma ci-dessous est utilisé pour expliquer la signification d'une « métaphore » :
Cependant cette superposition décalée de deux expressions ne se limite pas au niveau rhétorique. La « paraphrase » aussi doit présenter, dans une seconde formulation, une idée conforme à celle qui était exprimée dans la première. Et il en est ainsi de la « prose », supposant d'autres types de textes susceptibles de rapporter les mêmes faits. L'objectivisme visé par une langue comme le français est acquis lorsqu'on laisse de côté les différences subjectives et personnelles, en les considérant comme peu importantes.
Quels que soient les efforts déployés, la traduction interlangagière ne peut pas non plus échapper à cette différenciation. Il n'existe presque pas de correspondances symétriques entre traduit français et traduisant japonais. Le décalage est donc inévitable.
Le vocabulaire français est enclin à généraliser des concepts. Ses signifiés abstraits sont ordinairement englobés comme éléments dans le vocabulaire japonais, qui ne préserve pas le niveau d'abstraction des idées étrangères mais les particularise pour produire des mots plus concrets et pratiques, à l'aide de kanjis riches en informations. C'est ainsi que l'on adapte les concepts occidentaux au Japon. Généralisation et concrétisation sont des principes opposés dans la manipulation du langage.
Les Français, ne répétant pas le même mot, se servent de synonymes pour faire une présentation objective, tandis que les Japonais subjectivistes utilisent plutôt les synonymes pour particulariser et différencier les choses. On doit donc tenir compte de cette asymétrie pour que la traduction ne soit pas un remplacement naïf par des mots japonais.