Simone de Beauvoir utilise divers procédés narratifs à travers ses œuvres romanesques. Dans son prernier roman L'Ivirée, elle adopte la narration à la troisième personne, focalisée de manière interne sur la vision de trois personnages : Françoise, Gerbert et Elisabeth. Comme en témoigne l'épigraphe hégélienne, dans ce roman se développe un drame métaphysique suite à la tentative de constituer un trio entre Françoise. Pierre et Xavière. Gerbert et Elisabeth observent donc ce drame de l'alicénation de Françoise vis-à-vis de Xavière. Tandis que Gerbert. l'un des observateurs. se mêle des rapports du trio, c'est-à-dire qu'il intervient directement dans le déroulement de la trame du récit, le rôle d'Elisabeth semble peu dynamique. Notre étude se consacre à une réflexion sur son rôle. Elisabeth est la sœur de Pierre, peintre et amoureuse. quoique désabusée, de Battier, un dramaturge. Son inquiétude permanente à propos d'elle-même, sa vanité, lui aliènent les autres personnages. Or, la constitution de ce trio par trois personnes qui «s'aiment les uns les autres de toutes leurs forces» est une tentative faite par des intellectuels qui ignorent toutes les morales et toutes les coutumes existantes. Elisabeth a pour rôle, comme Gerbert. d'observer ce trio de l'extérieur. En effet, les points de vue de Gerbert et d'Elisabeth sont en désaccord avec celui de Françoise qui se place à l'intérieur du trio. Il est intéressant de noter l'existence de quinze scènes qui se passent avec le miroir où ces trois observateurs se reflètent et guettent les autres. La diversité des images présentées par eux, évoque le jeu complexe du reflet dans le miroir. Cependant. contrairement à la vision de Gerbert qui sert tout simplement à montrer l'image du trio sous un autre jour, celle d'Elisabeth est pariiculière. Par exemple. le regard d'Elisabeth. férninin et méchant, démystifie Xavière, qui est une «sorcière» pour Pierre et Françoise. Elisabeth guette ces trois membres et essai