Dans un entretien avec l'un des spécialistes de son œuvre en 1972, Malraux, agnostique. affirme que la recherche des démons est l'un des grands sujets de sa vie. Si Malraux définit le démon comme «tout ce qui, en l'homme, aspire à le détruire» dans Les Voix du Silence et le Saturne, essai sur Goya, ce démon est d'abord «le Dégradant» lié au «destin» et à «la condition humaine» que le dieu absolu donne à l'homme. Malraux continue à défier «le supplice des enfants innocents» que le rationalisme optimiste et le Christ admirable ne peuvent jamais rtsoudre. La présence de ce démon est donc fort dans tous les romans de Malraux. Le dieu absolu est décrit comme «l'obscurité». «l'univers» ou «la nature» situés demére chaque «condamné». c'est-à-dire. «un éphémère qui sécrète sa propre lumière, celle à laquelle il va se détruire». Mais, ici. «se détruire» veut dire subir «l'accusation de Dieu». Ainsi, le monde humain est «l'enfer» que Malraux décrit déjà à plusieurs reprises dans le Royaume- Farfelu et l'Écrit pour une idole à trompe. Les damnés, par exemple Tchen. terroriste, se suicident pour se transcender et pour regagner leur dignité humaine. Ce mysticisme qui désire l'absolu est lié à l'attitude de Malraux qui cherche «la monnaie de l'absolu». Ainsi, dans Les Voix du Silence, Malraux considére le diable comme «le plus éminent artiste». Comme on le voit dans le Sarurne,essai sur Goya, Goya a la possibilité de créer le véritable art par «l'irrémédiable», destin que le dieu absolu apporte aux artistes. Le diable conduit l'homme à la création artistique. Et Malraux attache donc de l'importance au diable ou au démon qui tire l'art de «l'inconscient collectif» pour représenter «le domaine irrationnel ou surhumain». Si Malraux dessine souvent le «Dyable», une sorte d'animal imaginaire. c'est parce que c'est en s'amusant dans le monde «farfelu» qu'il dtcouvre un salut. En somme, Malraux pense que líhomme se détruit en tant que dém