Le Cousin Pons, le dernier roman achevé de Balzac, paru en 1847; ce drame pessimiste, unanimement apprécié comme chef-d'oeuvre, sollicite aujourd'hui notre attention en raison d'un aspect peu courant dans La Comédie humaine : la présence des miroirs. La description détaillée du décor est bien connue comme étant une des caractéristiques de ce romancier pour exprimer l'effet de réel. Mais ici le cas est différent. Non seulement la fréquence apparente des miroirs, mais l'existence d'autres instruments d'optique comme la loupe ou la lorgnette nous conduisent à réfléchir sur leur signification cachée. Quelle est la fonction des miroirs ? Où peut-on en chercher l'origine ? Notre étude a pour objet de mettre en évidence l'effet de miroir dans le texte. Elle se bornera donc à éclairer un aspect de ce roman qui est le deuxième volet du diptyque Les Parents pauvres, et qu'il serait impossible d'étudier séparément du premier, La Cousine Bette. On se pose ensuite la question des influences littéraires, entre autres celle de E. T. A. Hoffmann. Enfin on attire l'attention sur < l'héroïne de cette histoire > à savoir la collection de Pons aussi bien que les nombreux tableaux cités, fictifs ou réels, identifiés ou non, du fait du rôle joué par les miroirs dans la peinture soit comme < Vanitas >, soit comme mise en abîme. Dans Le Cousin Pons les miroirs révèlent l'invisible, tantôt les intrigues des personnages cupides, tantôt les scènes qui sont hors du champ visuel, et ils servent surtout à espionner, tandis que dans La Cousine Bette les miroirs reflètent presque toujours les images idéales des personnages et que ces derniers s'y examinent. Dans la préface aux Parents pauvres, l'auteur a déjà dit : <tout est double>. C'est cette dualité qui domine dans la composition du roman et aussi, soulignons-le, dans l'effet de miroir. Le contraste est observable non seulement sur le plan des personnages et de la localisation, mais aussi sur le plan de la représentation des choses dont les