Dans cette étude nous analysons certaines constructions réflexives en français et les constructions qui expriment la nuance de"spontanéité" en japonais. Àtravers ces analyses, nous relevons le parallélisme qui se trouve entre ces deux constructions.
Les expressions spontanées en japonais se divisent en trois classes. La première classe comprend des formes verbales comme war-e-ru 'se casser', yak-e-ru 'brûler' etc. Ces formes peuvent être considérées comme des prédicats "inchoatifs" dérivés des prédicats "causatifs" correspondants. En ce sens-là, elles sont de la même nature que les verbes pronominaux neutres en français comme se briser, s'allumer etc.
La deuxième classe est constituée des formes mie-ru, kikoe-ru, ur-e-ru et sir-e-ru, qui ont le statut très proches des formes françaises se voir, s'entendre, se vendre et se savoir, respectivement. Ces formes ne sont pas des prédicats inchoatifs, mais elles partagent deux traits sémantiques cruciaux avec les prédicats inchoatifs: la transition vers un état final et la spontanéité.
La troisième classe des expressions spontanées du japonais est de nature très différente des deux autres classes. Elle comprend les formes verbales comme omow-are-ru 'sembler' et kuyam-are-ru 'regretter; ne pouvoir pas s'empêcher de regretter'. Les verbes transitifs correspondant à ces formes sont des verbes décrivant des activités mentales et, du point de vue aspectuel, la plupart de ces verbes appartiennent à la classe de l' "activité (activity)" ou de l' "état (state)" d'après le classement de Vendler (1957).