広島大学フランス文学研究 12 号
1993-10-31 発行

ポール・ヴァレリーにおける対話の様相

La dimension dialogique chez Paul Valéry : Perspective
浜屋 昭
全文
777 KB
ELLF_12_42.pdf
Abstract
Cherchant dans ses Cahiers «l'expression la plus conforme et la plus commode des transformations incessantes de la connaissance (Paul Valéry, Cahiers 1, Pléiade, p.781)», Paul Valéry a commencé à publier, ses oeuvres dialoguées à partir de 1921. «L'analyse du type dialogue serait féconde (C.I, 300)»; en effet, DIALOGUE, c'est bien la notion très moderne sur laquelle des linguistes et des poéticiens ont depuis attiré l'attention. La voie ouverte par E. Benvéniste, qui définit ce domaine comme la «linguistique de l'interlocution», permettrait sans doute de resserrer notre problématique. Et avec M. Bakhtine et J. Kristeva, on pourrait observer que les remarques de Valéry sur le «dialogue» touchent à la question de l'identité du sujet énonciateur ; monologue=dialogue intérieur, une subjectivité dialogique qui nous suggère que l'absence d'une ontologie du «sum» serait imputable à une indétermination ontologique du «je». En nous inspirant de nos prédécesseurs, il faudra pousser un peu plus loin dans notre article l'analyse des «dialogues» valéryens. Bien que ce ne soit pas ici le lieu d'entrer dans ces détails, il sera intéressant d'introduire ce problème de la dialogicité en le comparant avec une conception topologique tout à fait unique remarquée par Valéry au moment où il était à la recherche de son «système». C'est ce qu'on appelle «surface de Riemann», mais telle que la comprenait Valéry. À plusieurs reprises dans les Cahiers, Valéry nous rappelle que cette conception est le modele «pour représenter les passages et les substitutions qui constituent la structure successive de l'état-instant (C.I, 837)», c'est-à-dire la structure dialogique. Comme dit Blanchot, quand deux hommes parlent ensemble, ils ne parlent pas ensemble, mais tour à tour. Le fait que la parole ait besoin de passer de l'un à l'autre, montre la nécessité de l'intervalle. L'interruption permet l'échange. L'interruption produit l'«état fragmentaire (C.I,462)». C'est donc sur ce