広島大学フランス文学研究 31 号
2012-12-25 発行

Roland Barthes : Le Degré zéro de l'écriture : 日本語翻訳と間言語の地平

Roland Barthes : Le Degré zéro de l'écriture : la traduction japonaise et l'horizon interlangagier
全文
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Abstract
En général, on suppose que l'essentiel de la prose n'est pas dans sa forme mais dans son contenu, contrairement au poème dont c'est la forme même qui représente cet essentiel. Cependant en réalité, il n'y a pas de prose sans aucune signification intérieure de sa forme, ni d'art poétique sans aucun contenu référé à son extérieur. Toute traduction interlangagière cherche à transmettre le contenu seul, puisque des langues différentes ont des formes assez inintelligibles pour nécessiter la version traduite, et que le contenu signalé par ces formes peut être le même constant. Pourtant, cela ne signifie pas que l'on ne puisse connaître l'expression de la forme même. Si les traductions japonaises ne nous présentent pas des pensées compréhensibles de Barthes, on devrait chercher la clé d'un glissement sémantique malcontrôlé dans la forme originale française extérieure au contenu. On trouve ainsi quelques sources du chaos des quatre versions japonaises dans des changements, tels que par exemple ceux indiqués ci-dessous : a) Des directions logiques de « conséquence-cause » à celles narratives de « cause-conséquence » : ce renversement nous trouble en raison de l'enchaînement compliqué des pensées chez Barthes. b) Des idées « générales » à des idées « particulières » : cette particularisation en japonais nous déroute avec des images mal concrètement détaillées. c) D'une syntaxe logique à une syntaxe rhétorique : le sujet non-animé (y compris l'idée abstraite) normal pour les Français nous donne l'illusion d'une personnification très artificielle. Le renversement de ligne causale, la perte de la vision généralisée et l'apparition des objets sémantiques créent un paysage alogique. Mais on s'assure bien du défi barthésien au-delà du masque non-désiré de ce critique.