Si l'on porte notre attention sur le sujet du Temps dans Le Père Perdrix de Charles-Louis Philippe, on peut relever trois sortes de Temps dans le récit.
Il y a d'abord le Temps de « la petite villle » qui entoure les personnages. C'est un dominateur rigoureux, symbolisé par « l'horloge » qui se trouve dans chaque maison. Il exige des habitants « l'ordre » et « des principes » accompagnés de « travail » comme leur raison d'être.
Notons aussi, le Temps de Jean Bousset, l'un des personnages principaux, neveu du Père Perdrix. Sans emploi et vivant chez ses parents, il néglige le Temps strict de son père, ouvrier, et finit par être chassé de la famille, puis de « la petite ville ». Il a en effet introduit le Temps étrange, symbolisé par « la montre » qui marque le Temps de l'individu en opposition avec « l'horloge » de la communauté.
Enfin, on peut indiquer le Temps du Père Perdrix. Condamné à renoncer à son travail de forgeron suite à une maladie des yeux, il perd son identité sociale liée à son statut de travailleur. Menant une vie oisive, il devient l'hérétique qui trouble le Temps de « la petite ville » et se voit ainsi exclu d'abord du « bureau de bienfaisance » et pour finir de « la petite ville » même. Mais il est impossible à un vieil homme qui a vécu toute sa vie dans une petite ville de recommencer une nouvelle existence à Paris. Il ne retrouve sa place nulle part et choisit de se supprimer.
Ainsi, se dégagent deux Temps individuels exclus de la norme que représente le Temps de la communauté. Il nous paraît alors possible d'y lire cette terrifiante présence du Temps qui marque le cadre de l'existence des hommes, fixant à chacun leur place de vie ou à défaut celle de leur mort.