On note souvent que le caractère essentiel de la constmction pronominale passive consiste en ce qu'elle décrit une propriété du syntagme nominal sujet, et non un procès ou un événement. Cependant, à la lecture des textes en français, on rencontre parfois des phrases qui ont bien un sens passif et sont pourtant de caractère événementiel. Dans cette étude, nous nous concentrons sur une de ces phrases et nous l'analysons sous plusieurs aspects. Voici la phrase en question: (1) Cela se criait sur les boulevards, cela se fredonnait à l'atelier. (Leblanc, M., L'aiguille creuse) Cette phrase se rapproche de la constmction pronominale impersonnelle («se-impersonnels), reconnue dans des langues romanes autre que le francais, en ce qu'elle ne se réfère pas à la propriété inhérente du patient, mais seulement au caractère indéfini de l'agent. Mais elle se différencie du «se-impersonnel» par ses valeurs morpho-syntaxiques. D'autre part, elle partage quelqu pes propriétés avec la constmction pronominale passive au caractère «itératif». On pourrait situer cette phrase à la frontière des deux constmctions pronominales : passive et impersonnelle. L'existence même de ce type de phrase révèle la complexité du problème. Pour bien expliquer une telle phrase, il faut considérer la totalité du système de la construction pronominale.