Nous reconnaissons que Baudelaire est influencé par les deux grands écrivains, Diderot et Stendhal, dans le domaine de la critique d'art. Diderot, inventeur et fondateur de la critique de peinture, a commencé ses Salons en 1759, mais il avait déjà affirmé son principe esthétique dans le Beau , Encyclopédie II (Traitédu Benil, 1772) en 1752. Il dit dans cet article que «J'appelle donc beau hors de moi, tout ce qui contient en soi de quoi réveiller dans mon entendement l'idée de rapports ; et beau par rapport à moi, tout ce qui réveille cette idée.» Sa notion des «rapports» signifie que le beau peut exister comme être indépendant dans un tableau et que la relation entre une toile et un spectateur est réciproque et égale. Un critique de peinture doit sincèrement se mettre vis-à-vis d'une œuvre d'art, et essayer de se demander ce qui «réveille» dans son cœur. Cette attitude à l'égard de la peinture, ne se rapporte-t-elle pas à la notion baudelairienne sur le «systhème», quand le poète des Fleurs du Mal dit que «...un systhèrne est une espèce de damnation qui nous pousse à une abjuration perpétuelle.»? Dans l'Histoire de la peinture italienne(1817), sa première œuvre imprimée, Stendhal expose une théorie de l'art moderne plutôt que l'histoire propre de la peinture. En racontant des œuvres de Michel-Ange et de sa vie, il explique la suppression des détails, l'importance de l'effet de l'«expression» et l'image du nouvel héroïsme. Tout ce qu'il a prétendu, c'est, en effet, tout ce que Delacroix a pratiqué dans ses œuvres; Stendhal n'a pas écrit sur le passé mais sur la «modernité» qui est une des choses les plus importantes dans la critique d'art baudelairienne.