広島大学フランス文学研究 Issue 19
published_at 2000-11-15

仏訳『デカメロン』研究III : 三人目の「翻訳者」アントワーヌ・ル・マッソン, そして比較

Etude sur la traduction française du Decameron (III) : Anthoine Le Maçon, troisième traducteur, et la comparaison
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Abstract
Anthoine Le Maçon, conseiller à la cour de François 1er. qui excellait en italien, a achevé la troisième traduction du Decameron en 1545. Marguerite de Navarre lui avait commandé de traduire cette oeuvre gigantesque de Boccaccio, pour la raison qu'une de deux anciennes traductions, soit celle de Laurent de Premierfait (1414) pour laquelle Antonio d'Arezzo avait préparé une version latine du texte, soit celle d'Anthoine Vérard (1485) qui avait modifié la traduction de Premierfait, n'était pas satisfaisante. Seul son titre méritait d'être regardé selon le mot de l'éditeur de la traduction de Le Maçon. Bien que le Decameron soit parsemé de nouvelles "follastres & plaisantes", Le Maçon, comme ses prédécesseurs, le tient plutôt pour un ensemble de textes édifiants. La comparaison des trois traductions se heurte aussitôt à un obstacle: aucun de textes de référence (manuscrits, éditions) n'a été à ce jour identifié ou retrouvé. Etant donné la situation, nous avons choisi de confronter chacune des trois traductions avec l'original italien, manuscrit autographe de Boccaccio. Dans cette étude, nous avons retenu le "proemio" de Boccaccio comme objet d'analyse. Nous avons éclairci en particulier quatre points. Premièrement, il n'y a pas de différence importante entre la traduction de Premierfait et celle de Le Maçon. Deuxièmement, malgré cela, Premierfait a tendance à traduire le texte en ajoutant des mots complémentaires; il restitue le sens d'un mot avec deux termes, procédé de traduction dénommé "élément binaire". Troisièmement, Le Maçon visait une traduction à la fois plus élaborée et scmpuleusement fidèle au texte original. Dernièrement, Vérard a transformé le "proemio" de Boccaccio en une "introduction" si différente qu'il est légitime de penser que, pour le "proemio", c'est cette traduction qui doit être jugée mauvaise.