Il y a toujours deux aspects chez Sartre, le philosophe et le romancier, pour ceux qui veulent étudier ses oeuvres. Quelques études sociologiques sur Sartre jettent une lumière nouvelle sur cette problématique, et donnent une nouvelle image de Sartre: c'était un écrivain qui maniait le collage en utilisant des matériaux multiples. Dans cet article, nous attirerons tout d'abord l'attention sur l'expression <lieu commun>, que nous trouvons dans la préface de Portrait d'un inconnu de N. Sarraute, et nous déterminerons son étendue. Ensuite, nous la comparerons avec <la mauvaise foi>, telle qu'elle est envisagée dans L'Être et le Néant. Dans la préface au roman de Sarraute, Sartre nous présente une observation intéressante sur le <lieu commun>. Le <lieu commun> est un lieu où des oppositions d'idées se dissimulent sous <une zone neutre>. Les oppositions du dehors et du dedans, de la subjectivité et de l'objectivité, du moi et des autres, se dissimulent sous un lieu <général> qui les synthétise. Tout en répétant le va-et-vient entre deux idées, les oppositions deviennent un être comme une <pierre>. Nous trouvons une image identique à celle du <lieu commun> dans la discussion ontologique sur <la mauvaise foi>. Tout d'abord, elle est <un art qui donne forme aux concepts contradictoires>. Cet art se réalise, en utilisant les oppositions entre la facticité et la transcendance, et entre <l'être-pour-soi> et <l'être-pour-autrui>. Ensuite, le but de <la mauvaise foi> consiste dans un mouvement qui va et retourne entre deux modes d'un être: <être qui n'est pas ce qu'il est> et <être qui est ce qu'il n'est pas>. Finalement, le mouvement forme un lieu nouveau qui devient une <chose>, et qui dément le mode présent de l'être. De cette façon, nous trouvons un mouvement commun aux deux concepts sartriens, qui produit une <chose>: <la généralité>. Il est observé non seulement dans les discours discursifs, mais aussi dans plusieurs exemples que Sartre a cités dans ses discours. Dans la pré