広島大学フランス文学研究 29 号
2010-12-25 発行

Roland Barthes : Le Degré zéro de l'écriture : 日本語翻訳とレクチュールの〈零度〉

Roland Barthes : Le Degré zéro de l'écriture : les traductions japonaises et le degré zéro de la lecture
全文
799 KB
ELLF_29_19.pdf
Abstract
Nous avons quatre traductions japonaises du Degré zéro de l'écriture de Roland Barthes, premier éclat de sa carrière critique. La multiplicité des versions prouve que cet article n'a cessé d'intéresser le public au Japon, peut-être par son titre aux mots-clés simples, confusément scientifiques et poétiques.

Cependant, ce même nombre ne signifirait-il pas également que ces traductions publiées ne satisfont pas, aujourd'hui comme hier, les lecteurs japonais curieux de la perspective sémiotique ? Si la compréhension est à proportion des qualités personnelles, les traducteurs ne peuvent en rejeter la responsabilité sur les lecteurs. C'est ainsi que nous avons comparé toutes les versions, l'originale française et les quatre japonaises. Au cours de cette minutieuse observation, de nombreux glissements de sens entre les deux langues n'ont pas manqué de nous frapper. Les faits stylistiques barthésiens, nous apparaît-il, ne sont pas cernés dans les quatre interprétations.

Au sujet du « passé simple » qui se situe au centre de l'argument, l'auteur dit que « son rôle est de ramener la réalité à un point ». On pourrait le paraphraser ainsi : un verbe-signe général représente un contenu assez large, substantiel et particulier. A nos yeux, Barthes se sert souvent de la distanciation, similaire au dualisme de « réalité ⇔ point »; pensée particulière ⇔ mot général, et inversement, pensée générale ⇔ mot particulier. La représentation généralisante ou particularisante engendre parfois l'incompréhension totale, si les interprétateurs modifient le niveau du signifié visé par l'auteur.

Ainsi, une grande fréquence concernant l'exagération de mots ou logique, et un acheminement brut de la pensée, ce qui est en harmonie avec l'attitude politique du Journal Combat où a été publié cet article. On peut dire qu'on y trouve ce dualisme sémiotique, puisque la surface s'oppose à la profondeur où l'on trouve le degré zéro de la lecture. Ceci est commun à toute rhétorique qui est combinaison de la surface empruntée avec le contenu vrai qui n'a pas saisi l'expression littérale.

Dans la traduction en japonais de l'écriture ainsi formée, il y a un danger à maintenir un égal balancement de mots entre les deux langues. Une longue phrase japonaise pour un mot français, et inversement un mot japonais pour une longue phrase française se révéleraient bénéfiques aux lectures espérées.