広島大学フランス文学研究 13 号
1994-10-31 発行

『シルトの岸辺』における海図

Les cartes dans le Rivage des Syrtes
高木 敬二
全文
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Abstract
À travers les analyses concernant un roman balzacien, M. RAIMOND a insisté sur l'importance des choses introduites dans l'ouvrage par l'auteur. D'après lui, "les meubles, dans la pension Vauquer, ne sont pas seulement des objets, ils deviennent des signes." Les choses sont effectivement là " en fonction de ce qu'elles représentent." Nous pensons que l'attention portée aux choses est toujours valable pour étudier la nature du monde romanesque et aussi peut-être les caractéristiques du roman en tant que fiction. C'est dans cette perspective que cette étude essaie d'examiner les "cartes" dans le Rivage des Syrtes de Julien GRACQ. Dans les cartes sont inscrites deux lignes : "la limite de la zone des patrouilles", ligne pointillée noire, et la "ligne frontière", ligne continue d'un rouge vif. S'agissant de la limite, ces deux lignes représentent certainement une interdiction. Mais le personnage principal, Aldo, rêve toujours de les dépasser pour attendre l'autre côté de la mer, et finira par réaliser cette rêverie interdite. Voilà en gros l'esquisse de l'histoire. C'est par conséquent autour de ces lignes que le roman se déroule, et nous pouvons donc considérer ces deux lignes came un couple de fils conducteurs pour l'intrigue. Les couleurs de ces lignes sont aussi très significatives. Selon M. MURAT qui tient ce contraste [rouge/noir] pour un des "archétypes de l'imaginaire occidental", le noir peut s'interpréter comme "signe de Thanatos" et le rouge comme "signe d'Éros". De ce point de vue, la ligne pointillée noire (limite de la zone des patrouilles) peut être Dise en relation avec le personnage de Marino, celui qui doit se suicider vers la fin de l'histoire ; la ligne continue d'un rouge vif (ligne frontière) est liée au personnage féminin de Vanessa, avec qui Aldo transgressera le tabou qui concerne leurs rapports sexuels. Cependant, cette ligne frontière suscite quelques énigmes. Tout d'abord, ce n'est que par un accord "tacite" qu'on "l'avait depuis longtemps acceptée pour l